samedi 18 septembre 2010

Kiko Loureiro : interview pour HardRock Haven



Kiko Loureiro a récemment accordé une interview très interessante pour le site Hardrock Haven, à propos de son dernier album soloFullblast, sa manière de travailler la guitare, les compositions etc ...

Voici la première partie de l'interview menée par Alissa Ordabai pour le site HardRock Haven. Lire l'interview entière (en anglais) ici : http://hardrockhaven.net/online/2010/kiko-loureiro/

Traduction française par Kiko Loureiro France Blog.

"Kiko Loureiro a commencé sa carrière à l'époque où le genre guitar heros était passé de mode, voire disparu. La grande époque des "guitar heros" qui ont inspiré Loureiro tout au lnog de son adolescence était alors terminée, et le grunge était de rigueur dans le monde entier. Le moment d'une austérité musicale sans précédent était venu, rendant suspect tous les efforts d'utilisation de la guitare au-delà de sa simple fonction rythmique. La guitare était encore un instrument d'auto-expression, mais des restrictions énormes lui étaient imposées.

Cette dans cette période d'austérité et de restriction qu'il a réussi à sortir triomphalement - emmenant son groupe Angra vers la célébrité, non seulement par ses tendances progressistes, mais aussi grâce aux parties guitares pleines d'une virtuosité à vous couper le souffle. Rejoignant le groupe de São Paulo en 1992, Loureiro n'a jamais cessé de se développer en tant que guitariste, mais aussi en tant que compositeur, sortant 8 albums avec Angra, 3 albums solos, et l'an dernier - un premier album en tant que membre du trio de fusion Neural Code.

Cette aptitude à assimiler une multitude de genres, à développer un intérêt parallèle pour le jazz, et à étudier la musique latine qu'il mélange désormais parfaitement avec le rock, font que son dernier album solo Fullblast, pourtant multi-directionnel, est un album totalement unifié. Plein de mélodies envoûtantes, véritable feux d'artifice, il présente le talent phénoménal de Loureiro pour le mélange des différents styles, il est à la fois accessible et très personnel. Mêlant la tradition avec un sentiment de modernité, c'est le genre d'album que l'on souhaite réécouter encore et encore - non seulement pour entendre ces mélodies magiques ou en comprendre la technique, mais aussi pour essayer de comprendre comment on peut mêler musique latine et influences jazz dans un contexte de rock de façon si transparente et avec autant de goût.

Un équilibre délicat, un album finement ouvragé, on se demande ce qui se cache derrière cette capacité à concilier l'esprit d'exploration et la convivialité. La réponse est peut-être dans la conscience que Loureiro a de son auditoire, et en même temps dans un sentiment inné qu'il qualifie de "sincérité" et qui traverse l'ensemble de l'album - une possibilité de se connecter avec soi-même sans oublier son auditeur. Tout ceci, ainsi que le processus créatif qui se cache derrière Fullblast et les actuelles priorités artistiques de Loureiro ont été le thème d'une conversation téléphonique entre HardRock Haven et le maître de la guitare la semaine dernière.

HardRock Haven : Kiko, merci de prendre du temps pour notre magazine, nous apprécions beaucoup. Et félicitations pour ton nouvel album !

Kiko Loureiro : Merci beaucoup !


HRH : Je dois dire - quelle pièce élégante et diversifiée ! Comment as-tu réussi à combiner autant de styles musicaux et à produire une telle cohérence, un album aussi unifié ?

Kiko Loureiro : Je pense que cela vient des nombreuses années consacrées à la musique. j'ai d'abord joué du rock, et puis je suis vraiment fier de mes origines Brésiliennes. J'aime mélanger le rock - des choses qui venaient d'Angleterre et des États-Unies - avec les harmonies et les rythmes de la musique Brésilienne. J'ai étudié nos grooves, nos rythmes, et j'aime les combiner pour créer quelque chose de différent.


HRH : Tu fais ça de manière si transparente que c'est un album admirablement unifié. As-tu des morceaux préférés sur cet album ?

Kiko Loureiro : Je les aime tous. J'aime les pistes de guitare acoustique avec des influences Brésiliennes. C'est quelque chose que j'aime, mais bien, les solos de guitare électrique sont pour moi le principal. J'aime donc tous les morceaux. Chaque morceau a une histoire différente, est arrivé de manière différente, à un moment différent, donc, bien sûr, je les aime tous.


HRH : Combien de solos de guitare électrique sont improvisés sur cet album ?

Kiko Loureiro : C'est de la musique instrumentale, tu as donc un thème principal, des riffs, qui sont bien entendu, des parties de la composition, mais avec des solos improvisés. Je n'aime pas les étudier, je les joue juste, je les improvise. je les joue plusieurs fois et vois ce que j'aime. Parfois c'est la première prise, parfois il en faut plus, mais je tiens à improviser.


HRH : T'es-tu donné des défis technique pour cet album ? y-a-t-il des morceaux que tu as dû répéter encore et encore avant de les enregistrer en studio ?

Kiko Loureiro : Oui. Il y a un morceau intitulé "Cutting Edge". Sur celui-ci, je fais un solo pour les fous de la guitare, pour les gens qui aiment le shredd. C'est très rapide, j'ai donc dû me détendre et je l'ai joué assis en tenant ma guitare le plus proche possible de mon corps, ce qui est différent du jeu live, et j'ai vraiment dû me détendre les doigts. C'était donc un peu technique.


HRH : Comment entretiens-tu ta technique tous les jours ? As-tu encore besoin d'une pratique quotidienne ?

Kiko Loureiro : Je l'ai toujours fait, mais je ne le fais plus trop désormais pour être honnête. Parce qu'il y a tellement de choses qui se passent, et bien sûr, je répète, mais je tiens à jouer beaucoup de guitare acoustique, et je joue aussi d'autres choses, mais parfois, je ne joue pas tant que ça, et parfois pas du tout. Je dois aussi aller en tournée,et je ne peux pas travailler quotidiennement. Je l'ai fait bien sûr, mais maintenant, je pense plus à la musique. Pour revenir à ta question - penser à la musique est plus important que la technique. Mais il y a eu un temps dans ma vie où j'ai eu besoin de travailler ma technique. Alors que la technique que j'ai actuellement est devenue plus sûre, j'ai commencé à penser à la musicalité. "Que puis-je faire avec la technique que j'ai?". C'est cela qui m'importe. Parfois jouer des accords ou des progressions d'accords est beaucoup plus amusant pour moi que de jouer des gammes à fond la caisse.


HRH : A propos des compos, l'album est plein de mélodies et de phrasés parfaits. Est-ce que tu prends généralement beaucoup de temps pour composer les morceaux ? En moyenne - combien te faut-il de temps pour amener un morceau de son état initial à une pièce finie ?

Kiko Loureiro : C'est toujours différent. Certains morceaux, je peux les écrire en une seule journée, mais parfois il me faut plus de temps. Parfois tu as deux parties et tu ne sais pas quoi en faire. Soit tu continues, soit tu prends une pause pour ensuite y revenir. Mais cela doit se faire de façon naturelle, la composition doit être naturelle. Et la composition est quelque chose qui doit se pratiquer.


HRH : C'est comme un muscle que l'on doit exercer, n'est-ce pas ?

Kiko Loureiro : Oui, c'est exact. Un muscle cérébral que tu dois développer. C'est comme parler, faire passer une idée. Certaines personnes sont douées pour parler devant les autres et exposer leurs idées, et certaines ne parviennent pas à faire passer le message. La composition est comme ça. Tu as une mélodie que tu aimes, mais qu'est-ce que tu vas en faire ? Si tu la répètes trop, c'est ennuyeux et la belle mélodie devient mauvaise. Il faut la voir avec le morceau dans son ensemble. Tu dois donc t'exercer. Faire en sorte que la mélodie que tu aimes puisse aussi être aimée par d'autres personnes.


HRH : Avec quelle précision est-il possible de transmettre le sentiment premier qui a inspiré un morceau ? Est-il possible de transmettre à tous à travers la musique 100% de ce que tu ressens ?

Kiko Loureiro : Et bien oui. Tu dois être sincère. C'est une question difficile. Tu dois être très sincère à propos de ce que tu aimes vraiment, mais je pense que parfois les musiciens ne sont pas sincères. Je pense que les guitaristes quand ils font un album solo, ne font pas quelque chose de très populaire, nous ne le faisons pas pour les ventes ou quelque chose de ce genre. Mais on est sincère parce que l'on aime ça. Tu ne fais pas quelque chose parce que tu penses que les gens vont aimer ça ou pas, dans le genre "je ne vais pas jouer cette corde parce que c'est trop fou, et je pense que les gens n'aimeront pas". Si tu aimes, fais-le. Lorsque tu sors un nouveau morceau, et que tu l'aimes, alors tu as un bon sentiment, tu te sens bien. Quand il y a quelque chose d'intéressant qui se passe, alors il existe un lien - à partir de cette mélodie, cet accord, ce morceau - avec ton corps en quelque sorte. Avec ton cerveau, avec ton corps. Et puis il faut être sincère avec toi-même. Tu ne dois pas essayer de tricher et être quelqu'un d'autre. Si tu composes quelque chose que tu aimes, alors c'est du 100%. Je ne sais pas si c'est clair."

Suite et fin de l'interview demain !

Pour plus d'infos : HardRock Haven

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